Le fanion du Général de Monsabert

Dans la Basilique Notre-Dame de la Garde, à Marseille, on peut voir dans les ex-votos de la chapelle Saint Roch, le fanion du Général de Monsabert.

Il a été offert en reconnaissance à la Vierge Marie lors de la libération de Marseille qui eut lieu du 23 au 28 aout 1944.

Les troupes alliées avaient débarquées en Provence sur le littoral varois, le 15 aout. Le corps expéditionnaire (7e armée américaine du général Patch) comprenait le  6e corps d'armée (général Truscott) et d'une division aéroportée (général Frederick). Elle comprend également l'armée B de la France Libre  placée sous les ordres du général de Lattre de Tassigny.

La stratégie a été fixée ainsi : les troupes américaines avanceront par la haute Provence vers l'Isère et la vallée du Rhône. Les Français prendront les ports de Toulon et de Marseille.
Le 21 août, l'insurrection a éclaté dans Marseille : les FFI affrontent les troupes allemandes.
Le général de division Joseph de Goislard de Monsabert décide de surprendre l'ennemi.
Le 23 août, la 3e division d’infanterie algérienne du général de Monsabert, la 1ère division blindée du général Sudre et les 2e et 3e groupements de tabors marocains du général Guillaume pénètrent dans Marseille.
Une tentative de pourparlers avec le commandement allemand n'aboutit pas.
Le 25 août, 2 compagnies des 3e et 7e régiments de tirailleurs algériens aidés de chars du  2e régiment de cuirassiers et guidés par les FFI prennent Notre-Dame de la Garde.
Le 28, le général de Monsabert reçoit du général Schaeffer, commandant la 244e division allemande, l'acte de capitulation.
Le 31 aoüt, le général de Monsabert prends le commandement du 2e Corps d'armée.

Le fanion est d'après la définition du Larousse un petit drapeau employé à divers usages. C'est donc un morceau de tissu fixé à une hampe pour un usage pratique, sans qu'à l'origine aucune signification symbolique ne lui ait été donnée.
Au début, le fanion est conçu pour l'établissement des camps et marquer les cantonnements d'unités; puis il devient un instrument d'alignement dans les rangs des troupes.

Les Tirailleurs algériens, les "Turcos", furent à l'origine des fanions de bataillon et de compagnie. En effet, pour ces régiments, le drapeau restait à la portion centrale avec le colonel, et les compagnies étaient souvent isolées dans les petites localités du bled. De ce fait, les capitaines éprouvèrent le besoin d'avoir un emblème symbolisant l'unité. Un texte de 1857 réglementa ces ersatz de drapeau.
De nos jours, le fanion de tradition est devenu la marque collective des unités non dotées d'un drapeau (ou d'un étendard ). Ainsi les différentes compagnies sont dotées d'un fanion qui leur est propre, tandis que le régiment possède son drapeau.

Les fanions de distinction (ou de commandement) sont réservés aux Officiers Généraux. Ils sont portés en bout de lance par un sous-officier qui se situe immédiatment derrière l'officier général dans tout ses déplacements.



Ces fanions prennent naissance en Afrique du Nord en 1837. Le général Bugeaud  indique dans une note : "comme il est important de juger d'un coup d'oeil où se trouvent les commandants de brigades et l'ambulance, chaque chef de brigade fera porter par l'ordonnance qui l'accompagne une flamme..."

Les fanions étaient distinctifs d'une fonction. Leur taille est inférieure à celle de l'étendard (0,64x0,64) et du drapeau d'active (0,90x0,90) tel que le montre cet extrait du Manuel du Chef de Section d'Infanterie.


Le fanion du général de Monsabert est rouge-blanc-rouge. C'est le fanion du commandant de la 1ère division d'infanterie d'un corps d'armée.

L'armée B prit son nom le 23 janvier 1944. En septembre 1944, après la libération de Marseille, elle prendra le nom de 1re armée.
Elle était composée du 1er Corps d'armée  (général Martin) et du 2e Corps d'armée  (général de Larminat).
Le 2e Corps d'armée était composé des 3e division d'infanterie algérienne, 1re division de marche d’infanterie (1re DMI) et de la 9e division d'infanterie coloniale (9e DIC)
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La 3e DIA, créée le 15 avril 1943 de l'ancienne division de marche de Constantine, était aussi appelée Division des Trois Croissants car elle avait pour ossature trois régiments de tirailleurs : le 3e RTA, le 4e RTT et le 7e RTA.
Le fanion du général de Monsabert est donc personnalisé de 3 croissants bleu, blanc et rouge pour ses trois régiments de tirailleurs. L'ensemble croissant bleu et croissant rouge représente un 3.

Il faut remarquer que l'insigne officiel de la 3e DIA est une statuette ailée, la « Victoire de Cirta », qui a été découverte en 1855 à Constantine (ancienne Cirta dans la province de Numidie), et serait la représentation d'une déesse romaine protectrice des empereurs et vénérée par les armées romaines. Mais moins vénérés par les 60% de maghrébins de religion musulmane qui composaient la troupe.


voir: http://visite.notredamedelagarde.com/chapelle-saint-roch-le-fanion-du-general-de-monsabert/2013/03.html
http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/la-liberation-de-marseille
http://dlezin.free.fr/Historiques_regimentaires/Drapeaux_et_etendards.htm
http://patrimoine5rg.free.fr/musee/vexilologie/fanions/fanions.html
http://rosalielebel75.franceserv.com/grandes-manoeuvres.html
http://www.les-tirailleurs.fr/unites/liste