Vexillologie et Héraldique Provençale
Canton de Salernes
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Le canton de Salernes est indépendant de toute intercommunalité mais se propose de rejoindre la Communauté d'Agglomération Dracénoise.

Salernes (3 598 h)

Salerno



http://www.ville-salernes.fr/
  

De gueules, à un château donjonné de trois tours d'or.

Ce sont les armes des Castellane.
Armorial Général Provence I p125
Pendant les invasions sarrasines, l'habitat se regroupe autour de la forteresse seigneuriale, à l'emplacement qu'il occupe toujours.
Au XIe siècle, Salernes est possession de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille qui a installé à Villecroze un monastère bénédictin.
Athanulphe cède à l'abbaye marseillaise tous ses droits sur la villa Saint-Jean. À leur tour, Vital et son épouse Suzanne donnent deux champs dont l'un est appelé "Camp Long" (Gandelon).
Les Pontevès sont au XIIe siècle les premiers seigneurs du lieu. En 1189, la seigneurie passe par mariage dans la maison des Castellane. D'après Garcin, Salernes aurait été fondée au XIVe siècle par des familles italiennes qui, venant de Salerne, ville du Royaume de Naples, s'établirent en Provence à la suite de la reine Jeanne.
À cette époque le village est situé sur la route du sel qu'empruntent les sauniers depuis Hyères jusqu'aux Alpes. L'abbé Saglietto découvrit près de la Source Saint-Barthélémy, au quartier des Murres, des vestiges de Salernes. Les "Murres" étaient des citernes, qui, remplies d'eau et de saumure, permettaient par évaporation la fabrication du sel.
Au XVIe siècle, Honorée de Castellane-Salernes épouse Ange de Pontevès seigneur de Buoux. En 1639, leur fille unique épouse Louis de Galléan, seigneur des Issarts en faveur duquel les terres de Salernes sont érigées en marquisat par lettres patentes de mars 1653.
En 1769, la famille des Issarts s'étant éteinte, la seigneurie est vendue à Louis de Gallifet.
Salernes est réputé depuis le début du XIXe siècle pour sa production de carrelage rouge hexagonal appelé : « tomette ».

Sur les plaques des rues du village, on voit des couleurs d'armoiries différentes.
Villecroze-les-Grottes (1 101 h)

Vilocrozo

http://www.mairie-villecroze.com/

De gueules aux deux villes sur des terrasses isolées d'argent passées en sautoir.

Armes parlantes: deux villes croisées.
Armorial Général Provence II p1255
L'agglomération gallo-romaine se situait dans la plaine à proximité de la via Julia qui reliait de Fréjus (Forum Julii) à Riez (Forum Reii). Un vétéran des légions romaines y aurait construit une villa dans un « creux », détruite lors des raids sarrasins.

Dès le XIe siècle, Villecroze est coseigneurie des Castellane et de l'Abbaye de Saint-Victor de Marseille qui y installe un monastère bénédictin.

Vers 1150-1155, les seigneurs de Salernes, Entrecasteaux, Tourtour et Flayosc donnent aux Templiers le domaine de Ruou, Salgues et Salguettes, à cheval sur le territoire de Villecroze et des seigneuries pré-citées. Le 17 juin 1157, dix seigneurs de Flayosc donnent à la Maison du temple de Ruou des terres avec la faculté d'en prendre le bois, l'eau et les pierres nécessaires à la communauté. Les biens de Flayosc furent remis entre les mains du frère templier Peire de Rovira qui était alors maître de la province de Provence. La commanderie du Ruou eut pour premier commandeur Hugues Raimond, et comptait quatorze frères en 1195. Lors de la dislocation de l'ordre, la commanderie de Ruou possédait 240 terres à Lorgues, Draguignan, Montfort, Entrecasteaux, Flayosc, Tourtour, Callas, Roquebrune, Comps, La Motte et Figanières.

Au nord du village se dresse une falaise d'où ruisselle une cascade vaporeuse qui arrose le jardin toscan qui s'abrite à ses pieds. Cette falaise offre tout un dédale de grottes qui servirent d'abris aux habitants. Au XVI° siècle le seigneur de Villecroze l'aménagea en repaire imprenable et l'habilla d'une façade de style Renaissance.

En 1626, l'unique héritière des Castellane épouse Louis de Galian des Issarts dont la famille posséda Villecroze en coseigneurie avec l'abbaye de Saint-Victor de Marseille et l'Ordre de Malte jusqu'à la Révolution.

Version avec un fond palé rouge et or.
Tourtour (519 h)

Tortor

http://www.tourtour.org/

http://tourtour.village.free.fr/



D'azur aux deux tours d'argent rangées en fasce, chacune surmontée d'une étoile d'or.

Armes parlantes: deux tours.
Armorial Général Provence II p1249
Grâce à l'appui de Bertrand II de Castellane, des Cisterciens de Mazan, dans le Vivarais, appelés par Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse et marquis de Provence, s'établissent le 14 avril 1136 au quartier de Florieille. Les restes de la Chapelle Notre-Dame de Florielle constituent les derniers vestiges de l’Abbaye de Florièye témoignant de la présence des moines cisterciens. Dix ans plus tard, ces moines se fixent au Thoronet.

En 1235, Raimond Bérenger IV de Provence cède à de Blacas d'Aulps ses droits sur Tourtour et Fox-Amphoux contre la seigneurie de Séranon.

La seigneurie passe ensuite aux Puget avant d'être partagée au XVIIe siècle entre cinq co-seigneurs dont les De La Tour, les Castellane, les Raphaelis et les Fabry.

En 1638, Anne d'Autriche, se rendant en pèlerinage d'action de grâce à Cotignac, s'arrête à Tourtour. À cette occasion deux ormeaux sont plantés sur la place du village.

À la suite du coup d’État du président Louis Napoléon Bonaparte, le 2 décembre 1851, la répression de l’insurrection varoise le 10 décembre 1851, à Tourtour et Aups, a été terrible.

En 1944, deux résistants du maquis du Haut Var sont exécutés par les Allemands.

Tourtour est aussi une ville où se sont installés de nombreux artistes, dont Bernard Buffet, peintre français né le 10 juillet 1928 à Paris. Il s'est donné la mort le 4 octobre 1999 dans ce petit village qui présente deux sculptures de l’artiste représentant un scarabée et un papillon
La famille De La Tour, coseigneur du village, portait une tour d'argent avec une étoile d'or sur fonds d'azur.

D'azur à une tour crénelée de quatre pièces d'argent, maçonnée de sable, à deux colombes d'argent affrontées, becquées et membrées de gueules, perchées sur les deux créneaux extrêmes, et soutenant de leurs becs une étoile d'or. 

De sinople à une guivre d'or, coupé d'argent à la bande de gueules.

Dans l'Armorial Général Provence I p724, on trouve cette armoirie de caprice pour le marquisat de Tourtour.
Les illustrations sont des photographies de l'auteur, de http://gillesdubois.blogspot.com/ ou proviennent des sites indiqués sur la page.