Dans l'Antiquité, la Phrygie fut un royaume situé au centre de l'Asie Mineure sur le plateau d'Anatolie, à l'ouest de la Cappadoce. Sa capitale était Gordion - proche d'Ankara - et la fameuse ville de Troie en faisait partie.
Midas, l'un de ses rois, fit l'objet de légendes chez les Grecs, en raison de ses richesses.
Ce sont les Grecs qui donnèrent l'appellation « bonnet phrygien » nommé aussi « bonnet oriental » à cette coiffe qui orne aussi la tête de Mithra, divinité des peuples indo-iraniens.


Le bonnet phrygien tire sa symbolique de liberté de sa parenté romaine avec le pileus (chapeau en latin). Le pileus coiffait les esclaves affranchis de l'empire romain, représentant leur liberté. C'était un des symboles que Brutus utilisa sur ses monnaies après l'assassinat de Jules César.


Dès le XVIe siècle, il est un des attributs de la liberté décrit dans les ouvrages d'iconologie.
Dans l'ouvrage de Jean-Baptiste Boudard "Iconologie tirée de divers auteurs ouvrage utile aux gens de lettres" de 1759, la Liberté casse un joug, tout en tenant un sceptre qui signifie qu'elle n'est soumise qu'à sa propre volonté. Un chat et un oiseau qui s'envole après avoir cassé le fil à sa patte l'accompagnent. Le bonnet qu'elle porte ressemble plus au pileus romain qu'au bonnet phrygien.


A la Révolution Française, la mise en scène du bonnet devient fréquente à partir du printemps 1790. Il devient l'attribut vestimentaire des plus extrémistes parmi ceux qui adhèrent aux idées nouvelles. Lors de l'invasion des Tuileries, la populace oblige Louis XVI de s'en coiffer et de trinquer à la santé de la nation.


Mis à l'écart sous l'Empire et la Restauration, il devint un symbole incontournable lors des révoltes du XIXe siècle. L'oeuvre la plus célèbre le représentant est "La Liberté guidant le peuple" de Delacroix en 1830.


Le bonnet phrygien est actuellement la coiffe préferée de Marianne, l'allégorie de la République Française.