La croix occitane (appelée aussi de Toulouse, du Languedoc, de Forcalquier, de Venasque, cathare)

"Une croix grecque, pattée, cléchèe, vuidiée et pommetée ".

Les branches sont égales (c'est pourquoi on qualifie la croix de grecque) et vont en s'élargissant du centre vers l'extérieur (pattée) ; les extrémités se referment en formant une pointe saillante dont le dessin rappelle les poignées des vieilles clés (cléchèe) ; la consistance est évidée de manière à faire apparaître à l'intérieur une croix plus petite (vuidiée), enfin, les points saillants, au nombre de douze, sont couronnés de boules (pommetée) réparties à raison de trois par branche.

Le terme cléchèe appelle une illustration. Voici une clé romaine appartenant au musée Grobet-Labadié de Marseille:

On voit la poignée en forme de pointe. De plus, elle est couronnée de trois boules comme dans notre croix.

Dans les armes de la Maison de Venasque, décrites dès 1043, la croix était d'azur sur champ d'or. Elle décore le tombeau de Geoffroy de Venasque à l'abbaye de Senanque. La ville de Venasque a toujours la croix comme emblème, mais d'or sur champ de gueules.

Les comtes de Forcalquier, aussi marquis de Provence, descendants de Boson, le premier comte de Provence utilisèrent aussi cette croix.

Forcalquier utilise aujourd'hui les pals catalans comme emblème, mais le village proche de Céreste l'utilise toujours:

Emma de Venasque, héritière du marquisat de Provence l'apporta à son époux Guilhem III Taillefer, comte de Toulouse.

Elle apparaît avec le sceau de Raymond VI en 1211

et sera toujours utilisée ensuite par le comte de Toulouse avec les couleurs or sur champ de gueules. Elle s'imposera dans tout le domaine toulousain au début du XIIIe siècle et figurera, dès lors, les armes de la ville de Toulouse

puis celle du Languedoc, du XIVe au XVIIIe siècle.

Dépassant le cadre toulousain, cette croix va devenir le symbole de la culture occitane.

Elle figure sur les drapeaux des Conseils Régionaux Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon.