La main
En héraldique, la main se place généralement en pal ; le bout des doigts vers le chef, s’ils sont dirigés vers la pointe, on dit la main renversée. Lorsque l’on voit l’intérieur de la main, on l’énonce appaumée, et contre-appaumée quand elle est figurée de dos.
Les mains qui paraissent dans l’écu sont ordinairement dextres (droites) ; lorsqu’elles sont sénestres (gauches), on doit en faire la distinction en blasonnant.
Une main appaumée, c'est-à-dire ouverte et levée, c'est le salut de l'homme désarmé, de bonne volonté, accueillant, voire faisant allégeance. On la lève pour affirmer une chose.
Les armes de la ville de Manosque (04) datent de 1559 et sont un rébus sur le nom de la commune.
Le village de Demandolx (04) utilise aussi des mains pour illustrer le son Man de son nom.
Le blason de Trigance (83) dérive du précédent. En effet, lors de la création de l'Armorial Général, la seigneurie de Trigance appartenait aux De Mandolx, issus du village de Demandolx.
Par contre, la main de Mazan (84) n'a rien à voir avec le nom du village.
Elle rappelle que les Mazanais prêtèrent main forte à Charlemagne face aux Sarrazins… Si le fait d’armes eût sans doute lieu peu avant l’an 983, il est évidemment peu probable que Charlemagne en personne fût venu guerroyer dans ce coin de Provence. Il est cependant certain que le Comte Guillaume 1er acquit son titre de marquis de Provence pour avoir contribué à repousser l’occupant sarrazin. Une bataille eut effectivement lieu entre les actuels quartiers des Garrigues et du Pied-Marin où les habitants des villages voisins furent appelés à renforcer les troupes franques. Les Mazanais se distinguèrent en répondant les premiers à l’appel et en livrant le meilleur d’eux-mêmes dans la bataille, jusqu’à son terme victorieux. Lorsqu’au XIVème siècle, les villes et villages se dotèrent d’armoiries au même titre que les familles de noble extraction, un blason fut donc offert à la courageuse bourgade sur la foi de cet épisode glorieux. A l'origine, la main se tendait vers une épée, pendant que le soleil et la lune symbolisaient la durée de la bataille qui, dit-on s'acheva à l'aube du troisième jour de siège. Aujourd'hui, le symbole guerrier a disparu, mais la devise demeure : "Dans la main de Dieu, ils sont unis."