Toscane
|
||
|
![]() Pavillon de Toscane 1730 |
Le mot «
Toscane » est apparu au Xe siècle, dérivé de
l’antique « Tuscia » qui désigna, à
partir du IIIe siècle, l’ancienne Étrurie,
territoire des Étrusques ou Tuscie, compris entre le Tibre et
l’Arno. En 1570, Cosme Médicis, dirigeant de Florence, devint le premier Grand-duc de Toscane après avoir réussi à en imposer l’unité politique. Cet état perdurera jusqu’en 1737, année de l’extinction de la lignée des Médicis avec Jean Gaston de Médicis qui meurt sans descendance. Le blason des Médicis se décrit : D’or à six tourteaux mis en orle, cinq de gueules, celui en chef d’azur chargé de trois fleurs de lis d’or. A l’origine le blason était constitué de onze boules de gueules sur un champ d'or. Cosme l’Ancien réduisit le nombre de boules à huit. Son fils Pierre se contenta de sept, dont une chargée de fleur de lys au centre de l’écu. Ce dernier avait obtenu en 1465 du roi de France Louis XI le droit d’arborer les fleurs de lys de France en récompense de services rendus à la couronne. Lorenzo le Magnifique continua le travail de simplification en réduisant le nombre de boules à six, plaçant la fleur-de-lysée au sommet de l’écu. Cosme Ier finalement fixa définitivement les armoiries en optant pour un écu oval. Selon, les sources, les boules sont qualifiées de besants (pièces de monnaie qui feraient référence à l’origine de la fortune familiale des Médicis qui furent avant tout des banquiers), de tourteaux (désignation héraldique)… ou même de pilules (rumeur qui circula en France afin de diffamer la reine Catherine de Médicis), ce dernier terme faisant également référence au sens latin du mot « medicus », médecin. La légende du blason des Médicis dit: « Ces six tourteaux dont le premier était anciennement comme les autres de gueules, furent pris par Evrard de Médicis, chevalier français, lequel suivant l’empereur Charlemagne duquel il était chambellean ordinaire, aux guerres d’Italie pour en chasser les Lombards, vainquit en duel le géant Mugel qui oppressait les Florentins et qui dans le combat lui porta un coup de sa massue au bout de laquelle pendaient 6 boules de fer fraîchement ensanglantées, qu’il para de son bouclier doré sur lequel l’impression des boules demeurèrent rouges ; en mémoire de quoi et de ce combat, Charlemagne lui donna l’écu d’or à 6 tourteaux de gueules, pour trophée de sa victoire, que ses descendants ont conservés jusques à Pierre de Médicis, second du nom Duc de Florence, en faveur duquel le roi Louis XI changea la couleur rouge du premier tourteau en celle d’azur, pour le charger de 3 fleurs de lys d’or. » |
|
![]() Pavillon de Toscane 1840 |
Le Grand-Duc Jean Gaston de Médicis n'ayant pas de descendant, les droits sur la Toscane passèrent à Charles III d'Espagne par sa mère, Elisabeth Farnèse, petite-fille de Marguerite de Médicis. Lors de la négociation en 1735 du troisième traité de Vienne du 18 novembre 1738 qui mettait fin à la guerre de succession de Pologne, Charles III accepta, pour assurer en contrepartie ses droits sur le Royaume des Deux-Siciles, de céder ses droits à François III Étienne, Duc de Lorraine et de Bar lequel cédait ses propres duchés patrimoniaux au roi de Pologne détrôné Stanislas Leszczyński, qui, à sa mort, les léguerait à son gendre le roi de France Louis XV. À la mort du Grand-Duc Jean-Gaston le 8 juillet 1737, François de Lorraine devint donc Grand-Duc de Toscane sous le nom de François II. Il épousa Marie-Thérèse de Habsbourg, archiduchesse d'Autriche, et fut élu Empereur romain germanique. La dynastie des Habsbourg-Lorraine régna jusqu'en 1801, puis de 1814 jusqu'en 1860 où il fut rattaché au royaume d'Italie. | |
![]() Drapeau de la région Toscane |
Le drapeau de
la
région a été adopté en 1975. Aux couleurs
traditionelles du Grand Duché du XIXe siècle a
été rajouté un Pégase qui était le
symbole du Comité Toscan de Libération National de
la Résistance (Comitato Toscano di Liberazione
Nazionale).Pendant la 2e guerre mondiale, la Toscane a
été le théâtre d'une guerre
féroce et violente entre les brigades partisanes, soutenues par
une
grande partie de la population engagée dans les luttes
syndicales et
anti-fasciste et l'armée allemande soutenue par des escadrons de
fascistes. Le modèle original du Pégase provient d'une médaille gravée en 1537 par Benvenuto Cellini. |
|
![]() Drapeau florentin
|
Florence a été fondée pendant l'époque romaine, en 59 av. J.-C., près du fleuve Arno. Elle aurait été fondée au printemps, durant les « Ludi Florales », afin d’honorer la déesse Flore qui se retrouve dans son nom. Le lys rouge (il giglio) orne son étendard. Le peuple utlisait comme symbole alternatif une croix rouge sur fond blanc. C'était le drapeau du capitaine du peuple. Les couleurs de la ville sont le blanc et le rouge. |
|
![]() |
Chaque quartier (contado) de Florence possède son drapeau. En 1250, le capitaine du peuple livra 96 fanions aux quartiers de la ville. Ceux ci étaient répartis en 6 districts: 1 - S. Piero a Scheraggio (enseigne: le carroccio, char de guerre des villes italiennes du nord) 2 - Borgo (enseigne le bec) 3 - Brancazio (enseigne: la griffe de lion) 4 - Duomo (enseigne le baptistère) 5 - S. Piero (enseigne: les clefs) 6 - Oltrarno (enseigne: le pont) |
|
![]() Drapeau de l'OPA |
L'OPA est l'abréviation donnée à l'Oeuvre de la cathédrale (Opera di Santa Maria del Fiore di Firenze
), comité chargé des travaux (construction et
maintenance) de la cathédrale. Il fut créé en 1296. Son drapeau est bleu avec un agneau pascal surmonté d'un lambel blanc et de lys rouges. |
|
![]() |
Drapeau de l'Université de Florence accompagné des drapeaux italiens et européens. Le drapeau est coupé rouge et blanc semé de lys de couleur opposée et surmonté du sceau de l'université. |
|
San Gimignano (2 465 h)![]() |
![]() drapeau de San Giminiano |
Ancien
siège d’un petit village étrusque de la
période hellénistique, San Gimignano commence son
histoire aux alentours du Xe siècle où elle prend le nom
du saint évêque de Modène, saint Gimignano, qui
aurait sauvé le bourg des hordes barbares. San Gimignano
connaît un grand développement durant le Moyen Âge
grâce à la Via Francigena qui la traverse. Y fleurissent
nombre d'œuvres d’art qui décorent les
églises et les couvents. En 1199, San Gimignano devient une commune libre, avec son premier podestat après avoir rompu son asservissement aux évêques de Volterra. Elle prend alors le nom de San Gimignano delle belle Torri avec ses 75 maisons-tours mais elle souffre de luttes intestines qui la divisent en deux factions : celle des Ardinghelli (guelfes) et celle des Salvucci (gibelins). Le 8 mai 1300, elle héberge Dante Alighieri, ambassadeur de la ligue guelfe en Toscane. La terrible peste de 1348 et le dépeuplement qui s'ensuit, jettent San Gimignano dans une crise grave et la petite ville doit se soumettre à Florence en 1353. Selon la tradition, au temps de Charlemagne, pour calmer les querelles qui existaient entre la noblesse et le peuple, en geste de réconciliation, l'écu municipal a été teint dans les deux couleurs représentant les deux factions: les nobles rouge et les gens du commun jaune. Le lion blanc semble avoir été un cadeau de l'empereur Otton III, tandis que les lys d'or ont été accordés à la ville par la maison royale de France. |
Sienne (2
206 h) http://www.comune.siena.it ![]() |
![]() drapeau aux couleurs de la ville |
Selon
la légende, Sienne fut fondée par Senius et Aschius, fils
de Rémus, lui-même frère de Romulus (fondateur de
Rome). Ils fuirent la ville pour échapper à la fureur de
leur oncle Romulus, sur deux chevaux donnés par Apollon et
Diane, l'un blanc et l'autre noir. Ils s'arrêtèrent dans
la vallée du Tressa et fondèrent une ville qu'ils
baptisèrent du nom de l'aîné, Sienne (en latin Sena
Julia). Le blanc et le noir devinrent alors les couleurs de la ville. Sienne fut historiquement une ancienne colonie romaine fondée par Auguste et nommée Colonia Julia Sanea. Au Ve siècle, elle devint siège épiscopal. La ville se développe dès le VIIe siècle à l'époque des rois lombards. Devenue cité libre et indépendante au XIIe siècle, elle fut la rivale de Florence, d'autant plus que gibeline, c'est-à-dire partisane de l'empereur, elle s'opposait à la politique guelfe – favorable au pape – de sa voisine qu'elle tint longtemps en respect avant de lui infliger une cinglante défaite en 1260, à la bataille de Montaperti. Elle est battue néanmoins en 1269 à la bataille de Colle (à Colle di Val d'Elsa) et, en 1270, Charles d'Anjou, allié de Florence, la contraint d'entrer dans la ligue guelfe. La décadence après la banqueroute des Buonsignori et la peste de 1348 marquèrent la fin de la grandeur siennoise et Jean Galéas Visconti domina la ville et ses factions à la fin du Trecento. En 1487 Pandolfo Petrucci, dont la figure politique fut controversée, en dirigeant la ville pragmatiquement, lui fit vivre des moments historiques en rivalisant difficilement avec des voisins aussi puissants sur le plan militaire qu'économique. Elle passa sous le contrôle des Français par Charles VIII en 1493 et leur resta fidèle. La ville résista ensuite, défendue par Blaise de Montluc, aux troupes impériales de Charles Quint, mais elle dut néanmoins se rendre en 1555. Elle fut intégrée au grand-duché de Toscane, offerte par Phillippe II à Cosme Ier de Médicis. Elle sera dès lors reléguée au rang d'une simple ville, Florence étant la capitale de la région. Trois drapeaux flottent sur le Palais Communal: - le premier noir et blanc aux couleurs de la ville. L'utilisation de ces couleurs est attestée depuis 1246. - le deuxième, armorié, lion blanc sur fond rouge, est celui du peuple. Selon la tradition, il a été accordé au peuple de Sienne en 1213 par l'empereur Otton IV, mais il est postérieur, surement de la fin du XIVe siècle. - le troisième, bleu frappé des lettres Libertas, est celui de la République. Dans la ville flottent 17 drapeaux aux couleurs de chacun des 17 quartiers (contrades). |
![]() drapeau armorié |
||
![]() drapeaux de Sienne: |
||
![]() drapeau de la contrade de l'arbre |
||
Pise (1
445 h) http://www.comune.pisa.it/ ![]() |
![]() De gueules, à la croix clèchée, haute et pommetée d'argent. L'emblème de Pise, dans la première années du treizième siècle, était un aigle noir sur fond or. Ce blason, un symbole du pouvoir impérial, a été remplacé en 1406 lorsque la ville de Pise est devenu guelfe par le drapeau du Peuple à la croix blanche. L'utilisation d'un drapeau rouge uni est attestée depuis 1162. Il aurait été donné par Frédéric Barberousse pour récompenser Pise d'être toujours fidèle à l'Empire. Le drapeau rouge était à l'époque l'enseigne de guerre des empereurs. La croix, selon la légende, a été accordée en 1017 par le pape Benoît VIII aux Pisans qui se rendaient en Sardaigne pour la sauver des Sarrasins . Le drapeau rouge à croix blanche a ensuite été approuvé par le pape Calixte II . Les douze balles autour de la croix représentent les douze apôtres . La plus ancienne représentation de la croix se trouve à Pise sur les murs de la ville et remonte à 1156. |
Pise fut une ville étrusque puis une colonie romaine où un port fut construit. Au XIème siècle Pise est une importante base navale, ce qu’elle était déjà à l’époque romaine, mais elle intensifie le commerce en Méditerranée et dispose d'une puissance militaire qui lui permet de nombreuses victoires sur les villes et les navires musulmans. Elle profita ensuite des croisades pour étendre son trafic commercial en Méditerranée orientale et bien vite le long des côtes africaines où des colonies pisanes sont fondées avec magasins, maisons et églises. Parmi les premières communes d’Italie, en 1092 Pise voit son diocèse se transformer en évêché ayant juridiction sur la Corse et la Sardaigne, son archevêque Daiberto fut élu premier patriarche latin de Jérusalem. Engagée dans une politique pro impériale, Pise est l'unique ville gibeline de Toscane, soutenant ouvertement la politique des souverains du Saint-Empire, en opposition à la papauté, ce qu'il lui valu d'être excommuniée en 1241. Le lent déclin de la ville est symbolisé par la défaite infligée par Gênes dans une bataille navale en 1284, où environ 10.000 hommes furent emmenés dans les prisons génoises. Après une brève période de reprise politique et économique, sous l'empereur Arrigo VII (1310-1313), elle perdit la Sardaigne, avec de graves conséquences pour ses finances communales. La politique ne se porte pas mieux, ses institutions communales connaissent fréquemment de cruelles batailles de faction. Après une brève domination sur la ville rivale de Lucques (1341-1368), en 1406 Pise sera conquise par Florence, entrant dans une longue période d'une crise profonde qui ne se terminera qu’avec l'ascension politique des Médicis. Dans la seconde moitié du XVIème siècle, Pise vécu une reprise, notamment par le développement de l'Université et de l’Ordre des Chevaliers de Saint Stéphane, destiné à la guerre maritime contre les Turcs. En 1848 les volontaires du bataillon universitaire prirent part à la première phase de la guerre contre l'Autriche, en se distinguant lors de la glorieuse bataille de Curtatone. Pise obtint l'annexion au Royaume de Sardaigne qui fut la première base du futur Royaume d'Italie proclamé en 1861. |
Les illustrations sont des
photographies de l'auteur.
|
||